Aire sur l’Adour est l’une des plus anciennes villes du département des Landes. Son origine date probablement d’un peuplement celte qui dénomma ce lieu « Atura ».
En 56 avant J-C la cité fut le siège d’une bataille entre les troupes de Crassus, lieutenant de César et Pompée. Rome réorganisa la ville et la rebaptisa « Vicus-Julii » c’est-à-dire le bourg de Jules (César). La ville fut successivement ravagée par les Vandales, les Alains et les Suèves.
Au Vème siècle, les Wisigoths fondèrent le royaume wisigoth de Toulouse et Aire en fut sans doute un élément important, au point qu’en 506 le roi Alaric II y promulgua le « Bréviaire d’Alaric » (ensemble de lois régissant les Wisigoths et la société gallo-romaine, en vigueur jusqu’au XIème siècle).
Selon la légende, c’est au Mas vers 480 que Quitterie, jeune princesse wisigothe Chrétienne, subit le martyre pour avoir refusé d’abjurer sa foi pour se marier avec un prince wisigoth arien. Cette sainte céphalophore est à l’origine d’un culte profond et du passage dans la ville des pèlerins vers Saint Jacques de Compostelle.
Aire a été évêché durant quinze siècles : le premier évêque est attesté en 507 au Concile d’Agde, sous le nom de Marcellus. Les évêques ont modelé la vie religieuse mais ils ont aussi eu un poids important sur la vie économique et éducative.
A la fin du XIème siècle, un évêque fit bâtir la cathédrale Saint-Jean-Baptiste (sans doute sur les fondements de l’ancien édifice), tandis qu’à la même époque, au Mas et à côté de l’abbaye bénédictine, fut construite l’église Sainte-Quitterie (de son nom primitif église Saint Pierre).
En 1290, un paréage avec le roi d’Angleterre fut conclu pour protéger la ville contre les exactions. Les anglais furent chassés de la ville d’Aire à la fin du XVème siècle. Au siècle suivant, les Guerres de Religions firent des ravages. En 1569, Montgomery, Général protestant mit la région à feu et à sang et Aire ne fut pas épargnée.
Au début du XVIIème siècle, l’évêque Gilles Boutault fit reconstruire son palais épiscopal qui devint alors « une des plus belles maisons épiscopales du royaume ». Il fut embelli quelques années plus tard sous l’épiscopat de Jean-Louis de Fromentières.
Au Mas, le grand séminaire fut installé dans les bâtiments de l’ancienne abbaye bénédictine et le petit séminaire fut bâti à proximité. La Révolution Française chassa les évêques d’Aire qui revinrent en 1817.
En 1855, la ville fut dotée d’une vaste halle octogonale pour le marché des grains, alors très florissant. En plus de ce commerce, Aire était très réputée pour son marché au gras et resta très longtemps la « capitale du foie gras ».
L’Hôtel de Ville fut installé au centre ville. Les séminaires du Mas étaient devenus des écoles supérieures de garçons et de filles, un nouveau grand séminaire fut construit ; c’est aujourd’hui la clinique médico-pédagogique Jean Sarrailh.
En 1905, suite à la loi de séparation de l’Église et de l’État, tous les bâtiments ecclésiastiques furent repris par la Ville et en 1927, l’Hôtel de Ville fut transféré dans les anciens bâtiments de l’évêché.
La vie économique de la ville a changé au XXème siècle, de nouvelles industries ont été créées, notamment l’usine Potez spécialisée dans l’aéronautique.
Aire sur l’Adour bénéficie d’une position géographique privilégiée entre Bordeaux et la montagne et Toulouse et la mer.