L’Hôtel de Ville est inscrit aux Monuments Historiques.
L’évêché d’Aire remonte au VIème siècle. Le premier évêque connu est Marcellus, présent au Concile d’Agde en 506. Depuis 506 jusqu’à 1790, quatre-vingt évêques se sont succédés.
Les diocèses d’Aire et de Dax furent supprimés en 1790 par la Constitution Civile du Clergé et les deux anciens diocèses furent alors rattachés à celui de Bayonne. En 1822, le diocèse d’Aire fut rétabli et devint « évêché d’Aire et de Dax ». Le siège fut transféré à Dax en 1933.
De 1823 à nos jours, douze évêques ont été nommés sur ce siège. Il y eut plusieurs résidences de l’évêque. Après la destruction de l’avant-dernière en 1569, par les troupes de Montgomery, pendant les Guerres de Religions, un nouvel évêché fut édifié en 1627 par l’évêque Gilles Boutault (1625-1649) ; ce sera « une des plus belles maisons épiscopales du royaume ».
A la fin du XVIIème siècle, l’évêque Jean-Louis de Fromentières (1673-1684) donna à l’évêché sa disposition d’aujourd’hui.
Entre 1673 et 1684, il l’enrichit d’un secrétariat, de jardins, d’un parc et d’une orangerie, considérée comme une des plus belles du royaume : 119 orangers, citronniers, bergamotiers, cèdres, un grand pied d’aloès… avec leurs caisses peintes en rouge. Un fenil, des greniers et un jardin occupaient l’emplacement du marché actuel.
Le palais épiscopal fut abandonné à la Révolution Française du fait de la suppression de l’évêché d’Aire ; les prélats s’y réinstallèrent au milieu du XIXème siècle, mais peu longtemps car ils lui préféraient la ville de Dax.
Vers 1910 on démolit une partie du bâtiment, donnant sur la rue Gambetta et la place de la Cathédrale afin d’agrandir cette dernière (environ 10 m).
En ce qui concerne l’Hôtel de Ville : la ville acheta en 1825 une maison (dans l’actuelle rue Gambetta) pour y installer la mairie, la justice de paix, l’école et la halle, mais elle ne l’occupa qu’en 1871.
En 1905, avec la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, l’évêché d’Aire dut abandonner le palais épiscopal et ses annexes, qui devinrent définitivement propriété de la commune en 1911. L’ancien palais épiscopal abrita un hôpital militaire entre 1914 et 1919.
En 1922, la municipalité projeta de vendre l’Hôtel de Ville et de transférer les services municipaux ; ce fut réalisé en 1927 et l’ancien palais épiscopal devint donc à la fois Hôtel de Ville, Hôtel des postes, bureau de la perception et bureau de la Régie municipale d’électricité. Au premier étage, se trouvaient les services du secrétariat municipal, les bureaux du maire et du secrétaire principal. Les ateliers et dépôt de matériel de la mairie se situaient dans les locaux de l’Orangerie.
Les grilles qui fermaient la halle située au rez-de-chaussée de l’ancien Hôtel de Ville furent données à la ville par M. Eugène Milliès-Lacroix, en 1928. Pour les placer, les murs d’entrée de l’ancien évêché (côté rue Gambetta) furent démolis ; les élèves de l’Ecole Pratique furent chargés de les restaurer et de les transformer. Ces grilles ayant été endommagées à plusieurs reprises par des camions, le Conseil municipal prit la décision, en 1954, de les enlever et de les replacer à l’entrée du parc afin de faciliter la circulation. Elles en disparaitront lors de la construction de la médiathèque intercommunale.
Les municipalités successives ont embelli l’Hôtel de Ville, notamment par l’acquisition d’œuvres d’art et l’exposition d’objets lapidaires.